II-Introduction

Cette deuxième partie aborde ce qui est souvent considéré comme une problématique centrale, c’est-à-dire le passage d’un artefact à un objet numérique mais aussi la possibilité d’une recréation d’objets à partir des données. Alors que la numérisation en deux dimensions est devenue la norme dans les institutions, de nouvelles pratiques et de nouvelles attentes apparaissent avec la numérisation 3D20. Le positionnement du réseau UDPN ̵ la prise en compte a priori et a posteriori des usages et des pratiques ̵ apporte un nouvel éclairage à la construction de ce nouvel objet, notamment à travers une approche critique de la notion de donnée . Les données sont parfois considérées comme des informations objectives alors que les « capta »21 sont envisagées comme des informations récoltées et modelées en fonction des règles et des hypothèses posées en premier lieu pour la recherche. Les données peuvent aussi être désignées par le terme d’“obtenues” (Latour) afin d’insister sur leur nature “construite”. L es possibilités de constituer et de traiter des (bases de) données permettent l’accès à de « nouveaux observables ». Afin de faire émerger du sens, s’engagent de nouveaux rapports à l’objet patrimonial à travers ses données et métadonnées, à la fois empiriques et scientifiques.

20 Certaines institutions, comme le Musée des Antiques Saint- Raymond à Toulouse ou l’Art Institute of Chicago proposent aux internautes leurs propres numérisations 3D. Source: Rapport Images-Usages , INHA, Fondation de France, 2018. 21 Johanna Drucker, “Graphesis: Visual knowledge production and representation”. A travers cette attention portée au vocabulaire, Johanna Drucker fait la distinction entre une approche « constructiviste » et une approche « réaliste » des données « capturées », l’objectif étant d’affirmer et de révéler le processus de production des connaissances fondamentalement subjectif et construit des SHS