III-B-1

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B - Valorisation , gouvernance et écologie des patrimoines numérisés[modifier | modifier le wikicode]

1. La valorisation des patrimoines numérisés en question : modèles organisationnels, gouvernance, partenariats, etc.[modifier | modifier le wikicode]

Pierre-Yves Beaudouin 

Questions[modifier | modifier le wikicode]

● Quelles bonnes pratiques, quels modèles de gouvernance pour la gestion des patrimoines numérisés des institutions privées et publiques ?

● Google Culture Project, Europeana, plateforme POP, Wikidata/Wikipédia, quel(s) modèle(s), quel(s) partenariat(s) pour valoriser, dans tous les sens du terme, les patrimoines numérisés ?

● Anciennes et nouvelles formes de mises en marché des patrimoines numérisés, obsolètes, dévoyés, complémentaires, concurrentes ? (L’atelier des lumières, RNM-GP) ?

● Les images comme “agents de valeur” pour les institutions ?

● Protection/valorisation du patrimoine grâce à la blockchain (https://www.lassuranceenmouvement.com/2017/11/18/protection-d u-patrimoine-grace-a-la-blockchain/)

Introduction[modifier | modifier le wikicode]

La question du modèle organisationnel et corollairement du modèle de gouvernance est au centre de tout projet de valorisation des patrimoines numérisés. Il s’agit dans cette partie de se pencher sur les “bonnes pratiques” à considérer ou à adopter dans le cadre de la gestion à long terme d’un projet de numérisation du patrimoine et de la pérennisation d’une plateforme de diffusion des patrimoines numérisés devant s’adapter tous les quatre à cinq ans à des changements majeurs de l’environnement technologique, culturel mais aussi institutionnel et juridique. A titre d’exemple, la version mise en ligne en juillet 2019 de la plateforme POP - Plateforme ouverte du patrimoine - développée avec le concours de beta.gouv.fr, le réseau des incubateurs de startups d'État, propose de faire des données patrimoniales un bien commun, facile d’accès et d’utilisation en renouvelant le dispositif des bases de données du ministère datant des années 1970. A l’instar d’Europeana, lancée en 2008 par la Commission européenne, il s’agit d’une interface de recherche commune pour les différentes bases telles que Mérimée, Joconde, Palissy, etc.. A la fois plateforme de production pour les professionnels des services culturels et plateforme de diffusion à destination de tous les publics, POP permet la libre consultation et la réutilisation quand cela est possible (open data) des ressources textuelles et photographiques. Les termes “libre”, “ouvert”, “open source”, “licences libres” étaient jusqu’à récemment presqu’exclusivement employés dans le monde du développement informatique et, concernaient bien souvent, des logiciels les plus techniques et les moins visibles du grand public. Aujourd’hui, ces termes se sont largement diffusés et sont entrés dans le vocabulaire commun autant dans le domaine des sciences (open science, open access) que de l’art (creative commons) mais aussi dans l’éducation (open education), les données (open data), et même dans la gouvernance (open government) (Benyayer, 2014).

Parallèlement, comme le souligne le livre blanc « Droit des images, histoire de l'art et société”, il convient également de souligner l’urgence de prendre en compte “l’impact négatif des régimes financiers actuels de diffusion des images patrimoniales sur la production en histoire de l’art et sur les différents modes de valorisation du patrimoine culturel”.

Pendant longtemps, les principaux partenaires associatifs des musées étaient les Sociétés des Amis des Musées chargées de a, b et c. Internet a permis à un plus grand nombre de passionnés d'aider les acteurs culturels. L'un des plus grands mouvements est le mouvement Wikimedia qui s'est donné comme objectif d'élaborer des encyclopédies, des dictionnaires, des médiathèques, etc dans le maximum de langues afin de diffuser le savoir le plus largement possible.

Le projet GLAM (Galeries, Libraries, Archives, Museums) datant du début des années 2010 mené par l'association Wikimédia France a pour but de construire des partenariats durables avec les institutions culturelles françaises qui souhaitent s'engager dans une démarche de libération, de diffusion et de valorisation de leurs contenus, et contribuer aux projets Wikimedia. “Bien que pour le mouvement Wikimedia l'acronyme GLAM désigne à la fois toutes les institutions culturelles et la stratégie GLAM de la Wikimedia Foundation, pour Wikimédia France l'acronyme désigne avant-tout le type de partenariat proposé par ce projet, qui se différencie des partenariats "limités" (dans le temps et les objectifs) et des partenariats sans démarche de libération ou de contribution avec des institutions culturelles”.

Partenaires potentiels[modifier | modifier le wikicode]

De nombreuses plateformes valorisent le patrimoine cultuel des institutions françaises : Europeana, POP, Images d’art

La reproduction du patrimoine est principalement assurée par les institutions culturelles. Mais d’autres acteurs interviennent dans ce domaine. Déjà avant l’arrivée de la photo numérique, des acteurs privés participaient à la valorisation des collections en les reproduisant. Wikimédia France a récupéré un fond de plusieurs dizaines de milliers de photographies afin qu'elles soient publiées sur Wikimedia Commons sous licence libre. Françoise Foliot photographiait les collections des institutions culturelles (Louvre, Orsay, BNF, BHVP, Jeu de paume...) pour ensuite commercialiser ces reproductions aux éditeurs.

La photo numérique a bouleversé ce domaine où la reproduction d'œuvres d’art était réservée à un petit nombre d’acteurs. Aujourd’hui tout le monde peut photographier une œuvre exposée dans un musée et la diffuser sur internet. Cette démocratisation nécessite de repenser le rôle des institutions culturelles dans ce nouvel environnement.


Images d’art[modifier | modifier le wikicode]

L’agence photo de la Réunion des Musées nationaux est un acteur incontournable du fait de son monopole sur la reproduction des collections publiques. Depuis 1946, elle assure la commercialisation des reproductions des œuvres des musées nationaux. A ce titre, l’agence photo réalise des campagnes de prises de vues et assure la commercialisation. Les recettes provenant de la vente de ces images sont partagées en deux entre la RMN-GP et le musée. Le site Internet Images d’Art (Images-art.fr) lancé en 2015 propose une consultation gratuite des images et notices de 500 000 œuvres. Les reproductions d’œuvres sont proposées en basse définition empêchant tout agrandissement et étude des détails. Le site totalise 670 000 visiteurs en 2019. L’internaute peut télécharger gratuitement pour un usage non commercial des images en basse définition. La FAQ mentionne explicitement la réutilisation sur les plateformes commerciales Facebook et Twitter. Un internaute aurait donc le droit de partager une reproduction d’une œuvre dans le domaine public sur un réseau social, mais la plateforme a-t-elle le droit de diffuser ce contenu ? Le British Museum indique clairement dans sa FAQ que les licences non commerciales sont incompatibles avec les plateformes lucratives.

Enfin, le site ne propose que deux langues (français et anglais). L’ajout d’autres langues annoncé lors du lancement du site en 2015 ne semble plus à l’ordre du jour.

Europeana[modifier | modifier le wikicode]

Plateforme lancée en 2008 par la Commission européenne afin de donner accès aux ressources numériques des institutions culturelles de l’Union européenne. En 2020, le site compte plus 58 millions d'œuvres provenant de plus 3500 institutions. Toutes les métadonnées sont publiées sous licence CC0 permettant la libre réutilisation. L’adoption de cette licence a entraîné le retrait des notices de la base Joconde par le service des musées de France du ministère de la Culture. Il appartient à chaque responsable de collection de libérer ses données et les diffuser sur Europeana.

L’Atelier des lumières[modifier | modifier le wikicode]
POP[modifier | modifier le wikicode]

La version mise en ligne en juillet 2019 de la plateforme POP - Plateforme ouverte du patrimoine - développée avec le concours de beta.gouv.fr, le réseau des incubateurs de startups d'État, propose de faire des données patrimoniales un bien commun, facile d’accès et d’utilisation en renouvelant le dispositif des bases de données du ministère datant des années 1970.

Il s’agit d’une interface de recherche commune pour les différentes bases telles que Mérimée, Joconde, Palissy, etc. A la fois plateforme de production pour les professionnels des services culturels et plateforme de diffusion à destination de tous les publics, POP permet la libre consultation et la réutilisation quand cela est possible (open data) des ressources textuelles et photographiques. En 2019, le site totalisait 350 000 visites et durant les 9 premiers mois de 2020 950 000 visites.

Google Arts & Culture[modifier | modifier le wikicode]

Le célèbre moteur de recherche propose depuis 2011 des services aux institutions culturelles : visite virtuelle des musées, visualisation en haute définition des œuvres, divers outils basés sur l'intelligence artificielle, etc. Google utilise la technologie Street View pour numériser les œuvres des musées. Google a convaincu 1200 institutions, dont une centaine en France, et propose 6 millions de documents. Hormis la consultation gratuite, aucune réutilisation n’est autorisée.

Wikimedia[modifier | modifier le wikicode]

En vingt ans, Wikipédia s’est imposé comme un acteur incontournable de la transmission des connaissances. Le site arrive généralement dans les premiers résultats des moteurs de recherche et parfois même devant le site officiel (par exemple La Joconde sur Bing, Google et Qwant). Il en est de même sur les interfaces vocales. Le contenu des projets Wikimedia est généralement produit par des contributeurs bénévoles, mais il peut également provenir des institutions s’il est dans le domaine public ou sous licence libre. Les institutions ne diffusant pas sous licence libre optent donc de manière implicite pour ne pas contrôler la représentation de leurs collections.

Sans être aussi innovant que Google, Wikimedia est peut être plus proche de la philosophie des institutions culturelles et peut apporter un trafic non négligeable. Les statistiques de consultation de la Plateforme Ouverte du Parimoine montrent que les projets Wikimedia apportent l’équivalent d’un tiers de ce qu’apporte Google. Cela permet à l’institution de diversifier ses sources de trafic entrant. Le trafic naturel des sites est généralement dominé par Google. Les moteurs de recherche apportent 70% du trafic naturel à Europeana Collections. 99% provient de Google Search.

Il n’y a pas non plus de risque de captation des données et leur privatisation car tout ce que produit Wikimedia est librement réutilisable par d’autres acteurs. Une institution pourrait donc utiliser les photos produites par des bénévoles pour illustrer ses notices. Les institutions, comme le reste des internautes, peuvent également consulter les statistiques de consultation de leurs collections.

Exemple de valorisation de la base Regards du Centre des monuments nationaux :

Le Centre des monuments nationaux diffuse depuis novembre 2019 14 000 reproductions sous licence libre. 2000 fichiers ont été importé sur Wikimedia Commons, permettan ainsi d’illustrer 113 articles de Wikipédia dans plus de 60 langues. Les articles illustrés grâce à la Base Regards sont consultés au moins 700 000 fois par mois (soit environ 8,5 millions de pages vues par an).

Les articles Wikipédia des édifices gérés par le CMN totalisent, en 2018, 3,1 millions de vues en français, 4,5 millions en anglais, 700 000 en espagnol, 630 000 en allemand. En 2019, l'article consacré à la cathédrale Notre-Dame gonfle fortement l'audience : 5,6 millions en français, 12,2 millions en anglais, 807 000 en espagnol, 2,7 millions en allemand. À titre de comparaison, les sites du CMN totalisent 10,7 millions de pages vues en 2018. Les photos les plus vues sont une fresque du Panthéon illustrant divers articles liés à Jeanne d’Arc, une ancienne photo de Sainte Sophie ainsi que des représentations de François de Sales et Louis XVIII.

Ce bilan pourrait être fait pour de nombreuses autres collections patrimoniales et montre le rôle complémentaire des projets Wikimedia et des sites institutionnels.

Bonnes pratiques[modifier | modifier le wikicode]

Le rapport de 2014 rappelle que les citoyens veulent se réapproprier et créer de la valeur culturelle, économique et sociale sur la base de ces données et œuvres du domaine public. Les institutions culturelles doivent permettre cette réappropriation et ces réutilisations le plus facilement possible. Si elles ne le font pas, d’autres le feront à leur place. On pense immédiatement aux GAFA. Mais les organisations à buts non lucratifs ne sont pas en reste. Le crowdsourcing, et beaucoup d’huile de coude, permettent de cartographier la planète (openstreetmap.org), d’inventorier les monuments aux morts (monumentsmorts.univ-lille.fr) ou le patrimoine religieux (patrimoine-religieux.fr), de photographier les monuments historiques (wikilovesmonuments.fr). Les exemples sont nombreux et aucun domaine n’est épargné. Aucun acteur n’a encore décidé de photographier toutes les œuvres exposées d’un musée ou d’un département du Musée du Louvre, mais c’est sans doute possible dans un laps de temps raisonnable. Le travail photographique de Marie-Lan Nguyen sur les oeuvres du département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, publié sur Wikimedia Commons sous licence libre, sans être exhaustif, s’est rapidement imposé comme une référence et sert dorénavant à illustrer de nombreux ouvrages, travaux et sites Internet de part le monde. Il est possible de nos jours de photographier les collections d’un musée en tant que simple visiteur, sans que l'institution n'ait son mot à dire, pour le meilleur comme le pire.

Pour éviter cela, l’institution peut décider de lever toutes les barrières qui empêchent la réutilisation des collections.Encore trop souvent, les politiques de diffusion des collections se limitent à des publics pré-déterminés. Or de nos jours, la frontière entre spécialistes, visiteurs, et institution est de moins en moins nette.

Les bonnes pratiques peuvent se regrouper en 4 thèmes : contenu, technique, juridique et gouvernance.

En matière de contenu, l’institution doit veiller si possible à diffuser des hautes définition des reproductions de ses collections. La possibilité d’explorer des images d'œuvres d’art en haute définition ouvre la voie à des approches nouvelles et évite d’être dépassé technologiquement trop rapidement. Il faut également veiller à ne pas affubler les images de watermark.

Côté technique, il est impératif de veiller à avoir des liens pérennes si l’institution ne veut pas générer de nombreux liens morts lors d’une refonte de son site. Encore trop souvent, il est nécessaire de corriger les liens lors de la refonte d’un site, ce qui est une perte de temps et détériore le lien de confiance entre les deux sites. Pour l’internaute lambda, il faut veiller à lui permettre de facilement télécharger l’image, sans l’empêcher d’utiliser le clic droit ou scinder l’image en de nombreuses tuiles. Pour le réutilisateur avisé qui souhaite récupérer un ensemble d'œuvres, il faut proposer les notices sous forme de CSV, XML, JSON ou mettre en place une API.

Sur le terrain juridique, de nombreuses améliorations peuvent être mises en place pour les œuvres du domaine public : permettre la réutilisation, ne pas ajouter de limitations juridiques.

Les propositions du livre blanc « Droit des images, histoire de l'art et société » pour les musées et institutions culturelles donnent une feuille de route précise :


Axe 1 : Définir une politique de diffusion des images en adéquation avec les valeurs de l’institution et ses publics

  1. Établir une politique des images en fonction de l’histoire, de la nature des collections et des fonds photographiques, et en fonction des publics ;
  2. Ne pas appliquer un droit d’auteur à des œuvres appartenant au domaine public ;

Libérer, quand cela est possible, les images des œuvres du domaine public ;

  1. Construire une identité digitale de l’institution et l’affirmer à travers l’interface de son site ;
  2. Ne pas oublier qu’un choix de licence peut se faire de manière progressive ;
  3. Si frais techniques il doit y avoir pour la diffusion des images, mettre en place une juste taxation des images, au plus près des coûts techniques réels.

Axe 2 : Favoriser une prise en main et une gestion simplifiées pour le personnel

  1. Mettre en place des solutions informatiques et des processus robustes avec un financement pérenne ;
  2. Ne pas imposer de restrictions sans moyens de les contrôler ;
  3. Mettre en place des personnels formés aux outils et à la culture numérique ;
  4. Assurer des formations et penser l’évolution du cadre d’emplois requis par la transformation numérique, notamment pour la diffusion de la recherche et des savoirs ;
  5. Informer, sensibiliser et impliquer l’ensemble des départements du musée et ce dès le début de la mise en place d’une nouvelle politique.

Axe 3 : Créer un environnement numérique accueillant, explicatif ou incitatif pour la réutilisation des images

  1. Simplifier les processus d’accès aux images et travailler les interfaces pour être au plus près des usages et des usagers ;
  2. Privilégier la transparence : afficher de manière claire et didactique les barèmes et régimes d’utilisation pratiqués. Exclure les ambiguïtés entraînant marchandages et pratiques souterraines ;
  3. Accompagner les usagers dans la manière dont ils peuvent réutiliser les images ; développer des actions thématiques et participatives autour des collections.

Images comme agents de valeurs[modifier | modifier le wikicode]

En tant que producteur de données certifiées, l'institution a toutes les cartes en main pour avoir un rôle central sur Internet. Alors qu'à l'heure actuelle en ne libérant pas ses contenus de qualité, elle prend le risque que d'autres d'acteurs diffusent à sa place des données anciennes et des reproductions de mauvaise qualité. En permettant la réutilisation, la reproduction de l'œuvre par l'institution s'imposera naturellement sur Internet et deviendra une sorte de reproduction officielle certifiée.

Contraintes exagérées[modifier | modifier le wikicode]

Pour refuser de diffuser librement les images, de multiples raisons sont avancées. Il y aurait un risque de captation de la valeur par les géants américains et chinois (GAFA et BATX). Cet argument, très efficace dans le débat public, semble se suffire à lui-même et n’est jamais explicité. Paradoxalement la situation actuelle permet pourtant à Google Images d’indexer les collections mais empêche Wikipédia ou un chercheur.

Ressources propres limités[modifier | modifier le wikicode]

Le principal argument pour justifier la politique actuelle est de vendre les images afin de dégager des ressources propres. Le rapport « Ouverture et partage des données publiques culturelles. Pour une (r)évolution numérique dans le secteur culturel » de 2014 a montré qu’une poignée d’établissements culturels tire un revenu réel de redevances. Les sommes en jeu représentent un très faible pourcentage du budget des institutions culturelles. Et bien souvent les institutions publiques se facturent entre elles.

Cela n’empêche pas la situation d’être bloquée au niveau des musées nationaux français. Les autorités jouent la carte de l'immobilisme sur le sujet depuis de nombreuses années, prétextant de nombreux problèmes et questions à régler, entraînant une avalanche de rapport. En parallèle, de plus en plus d’acteurs ne dépendant pas de l’agence photo de la RMN adoptent le principe d’ouverture des collections.

  • Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg : 2012
  • Bibliothèque interuniversitaire Santé de Paris : octobre 2013
  • Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine : 2014
  • Ville de Rennes : délibération du 18 juin 2015 (à vérifier)
  • Bibliothèque municipale de Lyon : 2016
  • Bibliothèque de l'INHA : 2017
  • Ville de Toulouse : délibération du 23 juin 2017
  • Archives nationales : 2017
  • Archives nationales d'outre-mer : 2018
  • Ville de Paris : délibération du 15 novembre 2018
  • Centre des monuments nationaux : novembre 2019
  • Ville de Marseille : délibération le 27 janvier 2020
  • Ville de Grenoble (à vérifier)

Paradoxalement les principales collections muséales françaises, qui ont sans doute le plus à gagner, se retrouvent pieds et poings liés à devoir déléguer la gestion de leurs images numériques à l’agence photo de la RMN.

Bienfaits sous-estimés[modifier | modifier le wikicode]

Le rapport image d’usage (pages 65 à 71) a dressé la liste les bienfaits potentiels :

  • Un renforcement des missions et des responsabilités fondamentales
  • Un meilleur contrôle de la qualité et de l’image des collections
  • Une visibilité pour l’ensemble des collections
  • Une relation tissée avec une communauté élargie et une valorisation du rôle du musée dans l’écosystème culturel
  • Un rôle de tremplin pour l’innovation et la créativité
  • Une meilleur lisibilité vis-à-vis des utilisateurs
  • Une meilleur visibilité du musée et de la marque
  • Une meilleur gestion des relations commerciale
  • Une rationalisation de la gestion informatique
  • Un accès à de nouveaux financements
  • Une valorisation du personnel
  • Une meilleure connaissance du public
  • Une multiplication des partenariats et des collaborations
  • Nouveaux enjeux, nouvel élan

Il nous semble primordial de ne plus considérer l’image numérique exclusivement comme un produit marchand mais comme un élément central de la mission des établissements patrimoniaux. Selon Emmanuelle Delmas-Glass du Yale Center for British Art “si les musées ne participent pas à la conversation qui a lieu dans ce réseau, ils deviendront invisibles et inutiles”. Autre risque rappelé par Keith Christiansen, du Metropolitan Museum of Art : les musées qui ne prennent pas au sérieux cette responsabilité doivent en assumer les conséquences et accepter une prolifération d’images de mauvaise qualité et de données erronées sur le web.

Tout comme Wikipédia a mis fin à la limite physique du nombre d’articles d’une encyclopédie, les établissements culturels doivent se saisir d’Internet pour dépasser la limite physique du nombre d’oeuvres exposées en montrant l’ensemble de leurs collections.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

● Chesbrough, H. W., Vanhaverbeke, W., & West, J. (Eds.). (2014). New frontiers in open innovation . Oxford, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord: Oxford University Press.

● INHA. (2018, November 8). Publication du rapport final du programme Images/Usages [Text]. Retrieved October 14, 2019, from https://www.inha.fr/fr/actualites/actualites-de-l-inha/en-2018/rapport-finaldu- programme-images-usages.html

● Benyayer, L.-D. (Ed.). (2014). Open models: les business models de l’économie ouverte . Cachan, France: Without Model.

● The world of open data: concepts, methods, tools and experiences . (2018). Cham, Suisse: Springer.

● Kadji ngassam, M. tangui. (2015). Pérennité des business models des projets collaboratifs et communautaires ouverts: cas des projets et communautés open source/logiciel libre (Thèse de doctorat). Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, France.


39 Rapport qui fait état d’une étude effectuée en 2017/2018, mené par l’Institut national d’histoire de l’art à la demande et avec le soutien du Comité Culture de la Fondation de France. https://www.inha.fr/fr/actualites/actualites-de-l-inha/en-2018/rapport-final-du-programme-images-usages.html 40 https://meta.wikimedia.org/wiki/Wikim%C3%A9dia_France/Groupes_de_travail/Groupes_th%C3%A9matiques/GLAM/Argumentaire_et_pr%C3%A9sentations , consulté le 27/02/20