Modification de III-A-3

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Ces préoccupations sur l’autorité rappellent les interrogations formulées par la ''diplomatique'' en tant que méthode d’analyse de l’authenticité, de la véracité, de la sincérité, de la fiabilité des documents d’archives. Dégagée de son sens habituel de « science auxiliaire de l’histoire », la critique diplomatique moderne largement renouvelée par les travaux de Luciana Duranti vise en effet à fournir une méthodologie permettant d’identifier « les documents probants parmi l’ensemble des objets numériques existants » (Marie-Anne Chabin, 2011). Elle ouvre le champ à une ''diplomatique numérique'', ou, selon le terme de Bruno Bachimont, une « philologie numérique » (Bachimont, 2010, p. 308) qui emprunte à la diplomatique classique, fondée au 17<sup>e</sup> siècle, non pas des méthodes ou des techniques, mais une culture, un esprit d’analyse et de critique orienté vers un ensemble de finalités similaires : dégager l’authenticité et la valeur des documents, retracer leurs transformations, comprendre et connaître leur utilisation. C’est en ce sens que la redocumentarisation, conçue comme structuration d’un espace numérisé, n’a en réalité jamais perdu son ancrage archivistique et patrimonial.  
Ces préoccupations sur l’autorité rappellent les interrogations formulées par la ''diplomatique'' en tant que méthode d’analyse de l’authenticité, de la véracité, de la sincérité, de la fiabilité des documents d’archives. Dégagée de son sens habituel de « science auxiliaire de l’histoire », la critique diplomatique moderne largement renouvelée par les travaux de Luciana Duranti vise en effet à fournir une méthodologie permettant d’identifier « les documents probants parmi l’ensemble des objets numériques existants » (Marie-Anne Chabin, 2011). Elle ouvre le champ à une ''diplomatique numérique'', ou, selon le terme de Bruno Bachimont, une « philologie numérique » (Bachimont, 2010, p. 308) qui emprunte à la diplomatique classique, fondée au 17<sup>e</sup> siècle, non pas des méthodes ou des techniques, mais une culture, un esprit d’analyse et de critique orienté vers un ensemble de finalités similaires : dégager l’authenticité et la valeur des documents, retracer leurs transformations, comprendre et connaître leur utilisation. C’est en ce sens que la redocumentarisation, conçue comme structuration d’un espace numérisé, n’a en réalité jamais perdu son ancrage archivistique et patrimonial.  


Les questions que soulèvent les ensembles redocumentarisés montrent que les pratiques numériques n’ont pas fini de mobiliser les théoriciens du document. Les concepts identifiés par Pédauque s’adaptent aux évolutions du document et en acceptent des définitions de plus en plus larges, tout en maintenant une grille d’analyse autonome et stable reposant sur des fondamentaux immuables : la preuve, la transmission, l’accès à la connaissance. C’est dans le domaine des pratiques professionnelles des gestionnaires de l’information et du patrimoine que les plus grandes difficultés se présentent. Passer de la description d’un document unitaire à un ensemble constitué est déjà une étape importante, mais les modèles descriptifs de l’ISAD-G/EAD<ref>''International Standard Archival Description-General'' (ISAD-G : Norme générale et internationale de description archivistique, qui permet de décrire et de contextualiser des collections de documents hiérarchisés.</ref> ou de CIDOC-CRM<ref>Le ''Conceptual Reference Model'' (CRM) du ''Comité International pour la DOCumentation'' (CIDOC) est un modèle sémantique de l'information relative au patrimoine culturel. Il permet de décrire des collections culturelles de musées ou de centres d’archives à l’aide de terminologies adaptées.</ref> l’ont déjà franchie. Cependant ces deux modèles s’appliquent à des collections pré-constituées par les services producteurs ou les donateurs. S’attaquer à la description d’ensembles documentaires constitués par l’usager, dans une logique de valorisation des archives numérisées, est un changement majeur et des modèles appropriés devront être pensés, des règles communes d’identification éditées. Les techniques de bases de données devront aussi évoluer, probablement à partir de modèles NoSQL plus adaptés au stockage de grandes quantités de documents. Or l’élaboration et la propagation des standards documentaires est une opération très longue qui se compte en dizaines d’années. D’ici là, les sites anthologiques et les corpus redocumentarisés devront, comme ''PhotosNormandie'', développer leurs propres règles descriptives de leurs logiques structurelles. Les autres disparaîtront avec leurs plateformes, sans avoir pu migrer.
Les questions que soulèvent les ensembles redocumentarisés montrent que les pratiques numériques n’ont pas fini de mobiliser les théoriciens du document. Les concepts identifiés par Pédauque s’adaptent aux évolutions du document et en acceptent des définitions de plus en plus larges, tout en maintenant une grille d’analyse autonome et stable reposant sur des fondamentaux immuables : la preuve, la transmission, l’accès à la connaissance. C’est dans le domaine des pratiques professionnelles des gestionnaires de l’information et du patrimoine que les plus grandes difficultés se présentent. Passer de la description d’un document unitaire à un ensemble constitué est déjà une étape importante, mais les modèles descriptifs de l’ISAD-G/EAD<ref>''International Standard Archival Description-General'' (ISAD-G : Norme générale et internationale de description archivistique, qui permet décrire et de contextualiser des collections de documents hiérarchisés.</ref> ou de CIDOC-CRM<ref>Le ''Conceptual Reference Model'' (CRM) du Comité International pour la DOCumentation (CIDOC) est un modèle sémantique de l'information relative au patrimoine culturel. Il permet de décrire des collections culturelles de musées ou de centres d’archives à l’aide de terminologies adaptées.</ref> l’ont déjà franchie. Cependant ces deux modèles s’appliquent à des collections pré-constituées par les services producteurs ou les donateurs. S’attaquer à la description d’ensembles documentaires constitués par l’usager, dans une logique de valorisation des archives numérisées, est un changement majeur et des modèles appropriés devront être pensés, des règles communes d’identification éditées. Les techniques de bases de données devront aussi évoluer, probablement à partir de modèles NoSQL plus adaptés au stockage de grandes quantités de documents. Or l’élaboration et la propagation des standards documentaires est une opération très longue qui se compte en dizaines d’années. D’ici là, les sites anthologiques et les corpus redocumentarisés devront, comme ''PhotosNormandie'', développer leurs propres règles descriptives de leurs logiques structurelles. Les autres disparaîtront avec leurs plateformes, sans avoir pu migrer.


====<u>Bibliographie</u>====
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