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comme un ensemble d'actions collectives et individuelles, qui ont lieu dans un
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comprendre, d'organiser et d'interpréter le monde.''
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''Cette définition comporte trois aspects implicites, qu'il est nécessaire de prendre en
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compte dans l’étude des pratiques d’éditorialisation des patrimoines numérisés : un
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aspect technologique, un aspect culturel et un aspect pratique. L'éditorialisation étant
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technologiques et des traditions culturelles.
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''Dans cette partie, il s’agira d’explorer les relations entre les processus de
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patrimonialisation et les caractéristiques de l'éditorialisation qui la distinguent des
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autres formes de structuration des contenus (sa nature processuelle, sa nature
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proposition de lecture. Elle tente une seconde synthèse entre les fonctions d'éditeur,
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celui qui met en forme et diffuse, et d'auteur, celui qui écrit, fonctions qui tendent à se
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mêler dans le contexte du numérique. La rééditorialisation est donc la publication d'une oeuvre originale dans son point de vue, sa forme, sa scénarisation, à partir de contenus qui ne le sont pas tous »( Crozat, 2012 , p. 189).''
mêler dans le contexte du numérique. La rééditorialisation est donc la publication d'une oeuvre originale dans son point de vue, sa forme, sa scénarisation, à partir de contenus qui ne le sont pas tous »( Crozat, 2012 , p. 189).


====''Pistes de réflexion''====
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''● Spécificités et complémentarités entre geste éditorial numérique et geste
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patrimonial ?''
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''● La reconnaissance d'une fragmentarité du geste éditorial dans l’espace
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numérique : un rapport complexe entre fragment et réagencement des
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fragments en unités de sens.''
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====''Suggestions bibliographiques''====
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''● Vitali Rosati, M. (2016). Qu’est-ce que l’éditorialisation ? Sens Public . Retrieved from
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http://www.sens-public.org/article1184.html''
http://www.sens-public.org/article1184.html


''● TÊTU M. - T. « La contribution des publics aux processus de patrimonialisation.
''● TÊTU M. - T. « La contribution des publics aux processus de patrimonialisation.''
Comment passer de l'enquête à son éditorialisation numérique? ». In : La science et les
Comment passer de l'enquête à son éditorialisation numérique? ». In : La science et les
effets de réseau: éditorialisation et contribution numérique dans la construction des
effets de réseau: éditorialisation et contribution numérique dans la construction des
corpus et des pratiques de la recherche [En ligne]. [s.l.] : [s.n.], Disponible sur : <
corpus et des pratiques de la recherche [En ligne]. [s.l.] : [s.n.], Disponible sur : <
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00966742/ >''
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00966742/ >


''● Bruno Bachimont, « Nouvelles tendances applicatives : de l’indexation à
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l’éditorialisation », in L’indexation multimédia , Paris, Hermès, 2007, [En ligne :
l’éditorialisation », in L’indexation multimédia , Paris, Hermès, 2007, [En ligne :
http://cours.ebsi.umontreal.ca/sci6116/Ressources_files
http://cours.ebsi.umontreal.ca/sci6116/Ressources_files
/BachimontFormatHerme%CC%80s.pdf ].''
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''● Crozat S. « Chaînes éditoriales et rééditorialisation de contenus numériques ». In :
''● Crozat S. « Chaînes éditoriales et rééditorialisation de contenus numériques ». In :''
Calderan L. Le document numérique à l'heure du web de données. ADBS éditions, 2012.
Calderan L. Le document numérique à l'heure du web de données. ADBS éditions, 2012.
p179-220. ISBN : 978-2-84365-142-7 ; http://hal.inria.fr/hal-00740268''
p179-220. ISBN : 978-2-84365-142-7 ; http://hal.inria.fr/hal-00740268

Version du 5 octobre 2020 à 17:00

C - Pratiques et régimes de patrimonialisation numérique

1. Editorialisation, rééditorialisation et patrimonialisation

Servanne Monjour / servanne.monjour(a)gmail.com 

Editorialisation UDPN

Une enluminure du XIVe siècle qui s'anime grâce au format GIF, un poilu de la guerre 14 qui raconte sa guerre via son profil Facebook, une application qui permet de générer des bandes dessinées en puisant dans les fonds iconographiques de la BNF, des chantiers de transcription collaborative ouverts à tous afin de valoriser les brouillons, les notes, les cours et les conférences d'écrivain.e.s ou d'intellectuel.le.s majeur.e.s dont aucun éditeur n'a voulu, un bot qui tweete plusieurs fois par jour des extraits traduits de l'Anthologie Palatine... Le web regorge ainsi de ressources patrimoniales placées sous le signe de l'interactivité, du détournement, du jeu et de la créativité. Ces objets, qui posent évidemment de nombreuses questions en termes heuristiques, témoignent d'une nouvelle manière d'aborder et même de comprendre la notion de patrimoine. Une mutation du sens même de l'archive, du document, de l'oeuvre et plus largement du concept de passé, propre à notre culture numérique.

Si le passage des institutions patrimoniales dans l'ère numérique a d'abord été marqué par un paradigme de l'accès -- lequel s'est surtout traduit par des politiques de numérisation massive, dont la pertinence et la qualité ont d'ailleurs parfois pu être questionnées -- un nouveau chantier s'ouvre désormais du côté des enjeux et des modalités de circulation des patrimoines en ligne. En s'appuyant sur une volonté manifeste de sauvegarder et de partager des collections afin de mieux en assurer la diffusion, les grandes entreprises de numérisation ont perpétué les valeurs fondamentales de la patrimonialisation, tout en provoquant, déjà, des changements importants dans la mission et le fonctionnement des institutions qui en ont la charge : là où l'usager a toujours été invité à venir profiter des fonds patrimoniaux -- archives, bibliothèques, musées, etc. --, ce sont ces derniers qui, aujourd'hui, se rendent directement jusqu'à l'usager. À présent que des millions de documents sont mis en ligne à la disposition de tous (ou presque), se pose une question épineuse et vertigineuse : que faire de tout ce patrimoine numérisé ?

Le paradigme de la circulation déplace en effet l'enjeu de l'accès vers un enjeu d'"ouverture". Quelles médiations imaginer pour valoriser ces oeuvres en ligne, sans en trahir la pertinence ni le sens ? Quels modèles économiques pour faire vivre, entretenir ce patrimoine qui s'est comme "dédoublé" -- comptant une version analogique et une version numérique ? Comment repenser la fonction des institutions patrimoniales dont les services numériques prennent une place croissante ? Surtout, comment et jusqu'où ces collections peuvent-elles entrer "entre les mains" (ou presque) du "grand public" ? Cette dernière question cristallise sans doute le mieux la problématique de la circulation des patrimoines numérisés. Les politiques d'accès n'ont pas eu pour seule conséquence d'élargir le public, elles ont encouragé l'implication croissante de ce dernier dans l’entreprise de diffusion et d’interprétation des documents et des oeuvres. Mais un tel principe, évidemment louable, pose aussitôt quelques problèmes: sur les usages imaginés et parfois prescrits par les institutions, des pratiques amateurs inédites émergent, pouvant modifier en profondeur les valeurs et le "sens" -- ce terme a toute son importance, on y reviendra -- des collections patrimoniales. La mise en ligne massive des patrimoines numérisés renvoie ainsi au plus grand défi posé par le concept contemporain d'éditorialisation, auquel ce chapitre est consacré : oeuvrer à la mise à disposition d'un contenu pour mieux en perdre le contrôle (ce que Louise Merzeau a notamment qualifié de "maîtrise de la déprise").

Pour commencer, je baliserai plus en détail l'histoire et les définitions de ce concept d'éditorialisation, en démontrant qu'il agit d'abord comme un acte de patrimonialisation, au sein d'un large processus dont la numérisation ne représente qu'une étape, certes indispensable, mais finalement transitoire. Or en ouvrant les collections numérisées à l'éditorialisation, c'est potentiellement le sens même de la mission patrimoniale, des objets qu'elle recouvre -- les documents, les archives, les oeuvres... -- et des concepts qu'elle travaille -- la médiation, la transmission, le passé, la culture savante, la culture populaire -- qui tendent à se reconfigurer. En d'autres termes : l'éditorialisation offre une occasion idéale pour réévaluer de grands concepts disciplinaires sur lesquels se sont fondées les politiques institutionnelles, pédagogiques, mais aussi notre imaginaire collectif. C'est à cet exercice que je me livrerai dans un second temps, en me concentrant sur le cas de la littérature : comment le fait littéraire et ses concepts -- l'auteur, le livre, le lecteur, l'oeuvre, etc. -- sont-ils redéfinis, parfois au prix d'une désessentialisation radicale, par des opérations de remédiations, de remix, de hack, de partage du patrimoine éditorialisé ? Malgré ce biais littéraire, j'espère que certaines de mes conclusions puissent servir de comparable à d'autres champs d'études.

L'éditorialisation comme acte de patrimonialisation

  • Déf. éditorialisation. Plutôt reprendre le contexte, pour arriver à sa définition philosophique et problématique : structurer le réel. Actualisation du patrimoine, donc, dont on va parfois réinventer le sens.

éditorialiser devient un acte de patrimonialisation - dont la numérisation n’est alors plus qu’une étape, certes indispensable, mais absolument incomplète. La contextualisation devient finalement le point de départ du travail de l’archive - et non plus une étape a posteriori.

L’archiviste qui gère un fonds d’archives en ligne doit en effet opérer une curation constante de ses contenus - en les mettant par exemple en lien avec l’actualité, comme s’y attelle chaque jour une équipe de l’INA. Ce type de pratique vient enrichir le sens des archives et modifier du même coup leur rapport au temps : elles font désormais partie d’un réseau d’informations plus large. Mais à l’époque du web, il faut bien comprendre que ces pratiques ne sont pas le seul fait de l’archiviste : tout internaute peut y participer (c’est la dimension collective de l’éditorialisation). Surtout, il faut prendre en compte les aspects technologiques qui déterminent la place des contenus dans l’environnement numérique : plateformes, algorithmes, formats… Bref, il est évident que les institutions ne peuvent plus exercer sur ces documents le même contrôle qu’auparavant. L’archive, dans l’environnement numérique, se trouve systématiquement réappropriée et réactualisée. « Une étude de la médiation ne pourrait donc se résoudre à questionner les intentions d’une institution ou d’une entreprise » (p.66), elle doit aussi prendre en compte « l’impact des technologies sur la production des contenus » (Vitali-Rosati 2016) et les interactions collectives.

un ensemble d'actions collectives et individuelles, qui ont lieu dans un environnement numérique particulier, et qui ont pour objectif de structurer la façon de comprendre, d'organiser et d'interpréter le monde

La nature des contenus documentaires qui circulent aujourd’hui sur le web, tout comme la façon dont ces documents (qu’ils soient numérisés ou « natifs-numériques ») sont diffusés, édités ou encore (re)contextualisés, n’ont donc rien de neutre : elles impliquent une certaine idée du passé qui, sous l’effet des nouvelles technologies et de notre culture numérique, a connu ces dernières années de profondes mutations.

Qu'est-ce que l'éditorialisation ? Le terme est à l'image du projet UDPN: un concept récent, forgé pour répondre à un besoin de nommer de nouvelles pratiques de documentation en régime numérique, et comprendre les conséquences de ces nouvelles pratiques documentaires (Bachimont). Utilisé dans de nombreuses disciplines -- info-com, documentation et bibliothéconomie, histoire, sociologie, littérature, philosophie --, sa définition est de fait parfois mouvante. Elle est, surtout, toujours plus ou moins en construction. On repartira ici d'une définition qui semble s'imposer dans le paysage théorique contemporain, à savoir celle de Marcello Vitali-Rosati. Dans un article de 2016, MVR propose la définition suivante :

L’éditorialisation désigne l’ensemble des dynamiques qui produisent et structurent l’espace numérique. Ces dynamiques sont les interactions des actions individuelles et collectives avec un environnement numérique particulier.

De cette définition découle un triple aspect de l'édito : - aspect technique - aspect culturel - aspect pratique

Voilà pour la définition qu'il convient de citer mais dont on retirera surtout un ensemble de conséquences pour nous, en ce qu'ils influencent le principe même de patrimonialisation :

  • Ouverture des contenus dans le temps et l'espace

= "maîtrise de la déprise"

  • Performativité tournant performatif de la médiation l’éditorialisation est une façon de produire le réel et non un moyen de le représenter

La patrimonialisation évolue, on le voit, sur le plan "technique", mais plus largement sur le plan conceptuel.

éditorialisation comme service

Patrimoine et éditorialisation vont de paire en raison de leur fonction initiale commune qui consiste à préparer, à mettre à disposition des objets / archives pour en favoriser la transmission. À cela, l'éditorialisation ajoute sans doute une dimension de "réappropriation" dans le sens d'une transformation, qui irait dans le sens d'un encouragement des pratiques, au-delà des usages. Cette fonction de réappropriation-détournement vient ouvrir la conception même du patrimoine d'une façon qui n'est certes pas antithétique, mais qui peut faire peur à certaines institutions.

ils présentent le risque de voir la technologie davantage mise au service d’un site patrimonial (dans une logique marketing) qu’à celui du patrimoine et de sa médiation. On pourra même ajouter que ces dispositifs mettent surtout en valeur les entreprises privées qui les conçoivent et les vendent aux institutions ou, parfois, directement aux usagers.

Hyper présente dans la sphère médiatique, l’archive a acquis une indéniable valeur marketing. Cette instrumentalisation est liée au passage d’un paradigme de l’accès à un paradigme de la diffusion, avec lequel les institutions patrimoniales n’ont plus d’autre choix que celui de négocier. Nous ne venons plus à l’archive - l’archive vient à nous. Ce renversement implique une autre attitude vis-à-vis du « public » qui est devenu le « grand public », quand l’archive devait autrefois s’adresser à des communautés de chercheurs et à des amateurs éclairés. Si l’on peut observer avec méfiance cette médiatisation et cette instrumentalisation de l’archive qui tourne parfois à la gadgétisation, il ne faut pas pour autant négliger le potentiel heuristique de cette nouvelle diffusion qui vient « modifier non seulement notre perception du passé, mais, aussi, du présent en reliant continuellement un fait à son histoire » (62).

Exemples : * Google Books : une éditorialisation limitée qui montre que les usages prescrits reposent sur une conceptualisation du patrimoine, du livre/édition parfois faussée.

  • GIFitUP : hackathon organisés par les bibliothèques

Conclusion

Une seconde époque semble donc s'ouvrir depuis presque une vingtaine d'années (coïncidant avec le développement du web 2.0) : celle de la circulation. Les enjeux posés sont encore plus importants sans doute : Après le temps de l'accessibilité, se pose la question des circulations, appropriations et réappropriation : signe d'un changement paradigmatique qui affecte le sens de la mission patrimoniale.

Quelle compréhension du fait littéraire ? Celui de la création, davantage que de la monumentalisation. Phénomène de désessentialisation ? Peut-être, mais seulement si l'on considère que la sacralisation du fait littéraire -- notamment des auteurs, des oeuvres -- est un fait culturel associé à des pratiques historiquement situées.



Argumentaire UDPN initial


La numérisation ne peut participer à la construction de nouveaux savoirs sur le patrimoine et à la patrimonialisation de nouveaux objets que si elle est accompagnée par des mises en valeur documentaires et des pratiques d’éditorialisation. Éditorialiser ne signifie pas seulement produire des contenus, mais aussi “produire la réalité elle-même”, en conditionnant l’existence même de tout objet en organisant sa visibilité et sa lisibilité. En ce sens, Marcello Vitali-Rosati propose de définir l'éditorialisation comme un ensemble d'actions collectives et individuelles, qui ont lieu dans un environnement numérique particulier, et qui ont pour objectif de structurer la façon de comprendre, d'organiser et d'interpréter le monde.

Cette définition comporte trois aspects implicites, qu'il est nécessaire de prendre en compte dans l’étude des pratiques d’éditorialisation des patrimoines numérisés : un aspect technologique, un aspect culturel et un aspect pratique. L'éditorialisation étant liée à un environnement numérique particulier, l'impact des technologies sur la production des contenus doit être pris en compte, bien qu’il ne s’agisse pas de réduire l'éditorialisation à ce seul aspect. En effet, la dimension culturelle, dans sa relation complexe avec la technologie, est tout aussi centrale dans la définition de l'éditorialisation. Aussi, l'éditorialisation décrit la façon dont nos traditions culturelles influencent notre manière de structurer les contenus. Enfin, l’aspect pratique de l’éditorialisation amène à aborder la question des pratiques, individuelles et communes, qui opèrent de façon créative à l’intersection des possibilités technologiques et des traditions culturelles.

Dans cette partie, il s’agira d’explorer les relations entre les processus de patrimonialisation et les caractéristiques de l'éditorialisation qui la distinguent des autres formes de structuration des contenus (sa nature processuelle, sa nature performative, sa nature ontologique, sa nature multiple ou encore, sa nature collective). Quant à la rééditorialisation , « La construction de ce mot tente une première synthèse entre les concepts d'édition au sens de publication d'une oeuvre, d'éditorialisation au sens d'expression d'un point de vue propre, de réédition au sens de nouvelle proposition de lecture. Elle tente une seconde synthèse entre les fonctions d'éditeur, celui qui met en forme et diffuse, et d'auteur, celui qui écrit, fonctions qui tendent à se mêler dans le contexte du numérique. La rééditorialisation est donc la publication d'une oeuvre originale dans son point de vue, sa forme, sa scénarisation, à partir de contenus qui ne le sont pas tous »( Crozat, 2012 , p. 189).

Pistes de réflexion

● Spécificités et complémentarités entre geste éditorial numérique et geste patrimonial ?

● La reconnaissance d'une fragmentarité du geste éditorial dans l’espace numérique : un rapport complexe entre fragment et réagencement des fragments en unités de sens.


Suggestions bibliographiques

● Vitali Rosati, M. (2016). Qu’est-ce que l’éditorialisation ? Sens Public . Retrieved from http://www.sens-public.org/article1184.html

● TÊTU M. - T. « La contribution des publics aux processus de patrimonialisation. Comment passer de l'enquête à son éditorialisation numérique? ». In : La science et les effets de réseau: éditorialisation et contribution numérique dans la construction des corpus et des pratiques de la recherche [En ligne]. [s.l.] : [s.n.], Disponible sur : < http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00966742/ >

● Bruno Bachimont, « Nouvelles tendances applicatives : de l’indexation à l’éditorialisation », in L’indexation multimédia , Paris, Hermès, 2007, [En ligne : http://cours.ebsi.umontreal.ca/sci6116/Ressources_files /BachimontFormatHerme%CC%80s.pdf ].

● Crozat S. « Chaînes éditoriales et rééditorialisation de contenus numériques ». In : Calderan L. Le document numérique à l'heure du web de données. ADBS éditions, 2012. p179-220. ISBN : 978-2-84365-142-7 ; http://hal.inria.fr/hal-00740268